lundi 5 septembre 2011

Episode 9 : Le ban-D-eau

Il m'invitait donc à entrer la première et à me “préparer” ...psychologiquement, je suppose...pourquoi ne pas entrer avec moi ? Pour faire de cette attente un accélérateur de palpitations...pour me surprendre...pour faire encore monter le désir ?
J'entre donc dans cette petite chapelle...deux fenêtres hautes laissent pénétrer quelques rais de lumière...le changement de température fait pointer mes tétons à travers ma robe... mes yeux découvrent quelques bancs de part et d'autre d'une petite allée centrale et, au fond du bâtiment, un autel...une haute table en marbre ornée de deux grands chandeliers, posée sur un tapis ancien, rougeoyant...


Quatre piliers assez épais soutiennent la charpente de cette bâtisse...une peur me saisit...qu'attend-il de moi en me faisant entrer avant lui ?...je ne le connais pas, après tout...il me paraît doux et prévenant mais peut-être ai-je été inconsciente de le suivre ainsi...
Non, c'est un proche de Pierre, je peux avoir confiance...il n'empêche que je suis tendue et que je décide, afin de me détendre, de m'amuser aussi...c'est lui qui semble avoir pris les rênes mais je vais lui montrer que je sais jouer aussi... Je me dirige vers le pilier du fond à gauche, je m'y cache et m'y colle et l' attends...

Le voilà...j'entends la porte grincer...Il emprunte l'allée et parcourt la grande pièce de son regard...il me cherche...cela m'amuse beaucoup...et ainsi, la pression que je me suis mise, seule, s'estompe...

Derrière ce pilier, contre le mur, une petite armoire basse entrouverte...du tissu blanc se laisse entrevoir...une idée me traverse l'esprit...j'ouvre...des nappes blanches pour l'autel et des petits carrés de tissu blanc pour orner les deux tables basses de chaque côté de l'autel...j'en saisis un rapidement...oui, cela conviendra...

Ses pas résonnent sur le sol...il s' approche de l'autel...je me déplace à mesure qu'il progresse...peut-être aurait-il d'ailleurs aimé que je l' y attende, comme une offrande...

Il s'approche encore et observe le chandelier...il le saisit et le soupèse...son expérience des objets d'art l' amène à penser que c'est un bel objet...de bronze, d'après ce que j'en ai aperçu...je m'approche doucement, sur la pointe des pieds pour ne pas qu'il entende le bruit de mes talons sur la pierre...j'ai saisi le carré de tissu par deux coins et je lui ai fait faire quelques tours afin de le transformer en bandeau...je me place derrière lui et lui passe le tissu sur les yeux...il sursaute...mais me laisse faire le noeud qui le privera de ce sens qu'est la vue...

Je lui demande de ne pas bouger...je retire les chandeliers de la table de marbre, déplace une des petites tables basses afin d'en faire un montoir et je viens prendre place, face à lui, assise sur l'autel...ses mains se posent sur mes cuisses...

Brûlant d'ardeur, de Désir et d'émotion, je l' observe et la regarde donner suite à ma demande en la voyant disparaitre, agile silhouette, par l'entrebaillement de la porte qui semble l' absorber dans une mystérieuse obscurité me laissant là, le Coeur battant la chamade, l'esprit bouillonnant et agité par d'incroyables sensations qui m'envahissent, débordantes......mélanges de désirs, d'imaginaires, d'élans, de fantasmes, comme un coffre à Trésors faisant battre et palpiter presque bruyamment tout autant mon Coeur que mon Cerveau, se nouer mon estomac...

Je reste ainsi, un moment, immobile, l'attention soudain distraite par un bruit venant de la muraille et des épais taillis bordant la route, un animal....? non, des enfants semble-t-il, en tous cas des voix.....le beau temps inspirera les maraudeurs......les curieux....Tout absorbé que je suis par ce que Delphine ressent et perçoit, de ma présence proche d'elle tout autant que distante....Attentif à ce fait qu'elle se préparait à notre contact intime et vraisemblablement sauvage à un moment donné......Sentant le moment propice pour agir, devinant le temps nécessaire à ses sens d'être disponibles et pleinement attentifs......je me glisse dans l'entrebaillement, pénétrant dans un contraste brutal d'obscurité relative s'atténuant du fait de l'adaptation de mes pupilles à ce changement..... Presque animalement, j'ai envie et le désir de son odeur, de ses parfums, et en faisant les premiers pas silencieusement, je retire le fin linge intime de ma pochette pour le porter pour la deuxième fois à mon visage et à mon odorat......

Je découvre cet intérieur, apparemment entretenu, en tous cas dénué de toute trace de poussière et d'abandon, comme l'on aurait pu s'y attendre.....d'un tel lieu retiré....rapidement, ma vue s'adapte et je cherche les indices, l'indice me permettant de découvrir Delphine telle que prête et préparée, en suite à ma demande....mon nez et ma bouche enfouis dans sa culotte.....Pas de présence visible... derrière-moi? je me retourne, aucune posssibilité de se dissimuler là...Si, les tentures de velours contre le mur, mais toute présence serait rendue visible par un relief du corps ou les pieds au sol......je progresse donc percevant rapidement tous les effets d'un lieu consacré au culte.....

Je m'approche du lieu consacré à l'eucharistie, centre crucial de tout lieu de culte.....gravis en silence chaque marche pour arriver devant l'autel d'une grande sobriété....simplement orné de chandeliers fort anciens de ce que je peux en connaitre de par leurs lignes épurés.... toujours aucune trace visible de Delphine, mais une porte me laisse deviner un espace dédié à la sacristie.....porte entrouverte.....un frôlement, une présence derrière moi si soudaine fait mon coeur se lancer en une sarabande sauvage et extrême, décharge électrique sans un répit pour déjà avoir le regard aveuglé par une sensation douce sur mes yeux.....sentant les délicates mains féminines nouer derrière ma tête ce qui est donc un bandeau destiné à rendre mon regard inutile.......de façon totalement intentionnelle procurant donc un avantage sensoriel à ma Douce inconnue.......se révélant bien surprenante!!!!


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